Flamme olympique : un détour par Colmar il y a 41 ans...
Deux anciens sportifs émérites, Paul Hoffmann et Claude Fillinger, ont porté la flamme olympique à Colmar et à Wintzenheim, la veille de Noël 1967.
L’année 1968 a vu les jeux olympiques d’hiver se dérouler dans les Alpes, à Grenoble, du 6 au 18 février. Cette année-là, se souvient un historien amateur de Wintzenheim,
« le skieur de souche alsacienne Jean-Claude Killy, a remporté les trois titres olympiques, la descente, le slalom spécial et le slalom géant ».
Le samedi 23 décembre 1967, la flamme olympique venant de Guémar, Ribeauvillé, Bennwihr et Houssen, fait son entrée à Colmar.
L’historien de Wintzenheim, témoin, se souvient :
« Maurice Jacquel, champion de lutte, est le dernier relayeur jusqu’à la place Rapp. À 12 h 55, la flamme olympique escortée par des cyclistes et des cavaliers, prend la direction de Wintzenheim. La flamme doit atteindre le terme de la journée à Gérardmer en passant par Munster et par le col de la Schlucht.
Le football club de Wintzenheim à l’honneur
Parmi les sportifs de Wintzenheim, quelques athlètes ont été sélectionnés : un porteur et cinq accompagnateurs. Venant de Colmar, près de l’usine Jaz, la flamme est remise à M. Simonin, lequel la transmet à Paul Hoffmann au croisement de la rue Clemenceau et de l’avenue De Lattre de Tassigny. Paul Hoffmann est accompagné d’autres sportifs du FCW (Football Club Wintzenheim)
: Michel Frick, Gabriel Spenlehauer, Christian Rateau, Jean-Claude Zind et Jean-Claude Koch. Ces sportifs prennent le relais jusqu’à l’hôtel Meyer.»Claude Fillinger a porté la flamme olympique durant un quart d’heure environ. Il a reçu la flamme au niveau de la place de Lattre de Tassigny, et a couru le long de l’avenue du général de Gaulle, jusqu’aux portes de Wintzenheim. Il était entouré par plusieurs coureurs issus, comme lui, du Colmar Athletic Club (CAC), qui deviendra plus tard le SRAC. Il est à noter qu’aucun service d’ordre particulier n’était disposé le long du parcours, lequel était envahi par une foule aussi enthousiaste qu’inoffensive.
Paul Hoffmann : «Une fierté nationale»
Comment avez-vous vécu le moment où vous avez porté la flamme olympique ?
Paul Hoffmann : «C’était une grande fierté, c’est certain, surtout pour moi qui était un sportif émérite. Il s’agissait d’un honneur tout à fait inattendu. Cependant, le fait de porter la flamme n’était sans doute pas aussi extraordinaire que cela peut paraître aujourd’hui. En effet, il faut savoir qu’à l’époque, les Jeux olympiques étaient loin d’être aussi médiatisés que de nos jours. Les gens y prêtaient donc logiquement moins d’attention.»
Comment avez-vous été sélectionné pour porter la flamme ?
P.H. : « Incontestablement, ce sont mes performances sportives qui ont poussé la mairie de Wintzenheim à me retenir pour l’événement. Je ne connais pas précisément les circonstances qui ont mené à me désigner, mais cela paraissait plus ou moins naturel, dans la mesure où j’étais l’un des sportifs les plus en vue de la commune.»
Que représente pour vous le fait d’avoir porté cette flamme ?
P.H. : «C’est un très grand honneur. À l’époque, c’était surtout une question de fierté nationale. La flamme était surtout un symbole mettant en avant les valeurs du sport. Aujourd’hui, je trouve que l’on insiste trop sur les dimensions politiques et financières, ce qui explique que certains aient dernièrement cherché à éteindre cette flamme, pour des raisons ouvertement extra-sportives.»
Source : L'Alsace du mercredi 23 avril 2008